Education Populaire

L’Histoire de la MJC de Savigny-sur-Orge de 1964 à nos jours

EDUCATION POPULAIRE ET ORIGINE DES M.J.C. ET DE LEUR FÉDÉRATION

Éducation populaire :  » Ensemble des Moyens permettant de donner à tous les hommes l’instruction et la formation nécessaires, afin qu’ils deviennent des citoyens aptes à participer activement à la vie du pays.  » (Benigno CACERES – Histoire de l’Éducation Populaire – 1964)
Toujours suivant Benigno CACERES, entre le rapport Condorcet (Convention 1792) et la notion actuelle d’éducation populaire s’inscrit l’histoire de l' »Éducation Populaire »
1792 – Rapport CONDORCET, le préambule :
« Offrir à tous les individus de l’espèce humaine, les moyens de pourvoir à leurs besoins, d’assurer leur bien-être, de connaître et d’exercer leurs droits, d’entendre et de remplir leurs devoirs. Assurer à chacun d’eux la facilité de perfectionner son industrie, de se rendre capable des fonctions sociales auxquelles il a droit d’être appelé, de développer toute l’étendue des talents qu’il a reçus de la nature et par-là établir, entre les citoyens une égalité de fait, et rendre réelle l’égalité politique reconnue par la loi. Tel doit être le premier but d’une instruction nationale et sous ce point de vue, elle est, pour la puissance politique, un pouvoir de justice… »
XIX siècle
Le mouvement de l’Éducation Populaire accompagnera le mouvement ouvrier de l’ère industrielle. Geneviève POUJOL résume les origines de l’Éducation Populaire  » Le mouvement de l’Éducation Populaire, si l’on veut l’appeler ainsi, est bien un mouvement animé par des éléments des couches nouvelles qui, prenant conscience de l’apparition d’un mouvement ouvrier, tentent  » le rapprochement des classes « mais en s’adressant aux ouvriers en tant qu’individus et non au mouvement ouvrier dans son ensemble… »
1936
Date phare pour l’Éducation Populaire : Léo LAGRANGE (1ier sous-secrétaire d’État des Loisirs et des Sports définit les objectifs : – développement du sport et du loisir de plein air (congés payés). – Auberge de Jeunesse – Aviation populaire: les aéro-clubs – Loisirs culturels : les clubs de loisirs (ces clubs aménagés par les travailleurs et gérés par eux). Il faut donner aux masses de Grandes Fêtes qui exaltent la conscience populaire aux dates significatives. – Colonies de vacances ? naissance des CEMEA – Centres d' »Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active »
1939 La Guerre éclate
Le gouvernement de vichy ne soutient pas l’Éducation Populaire et ce n’est que dans le texte du 15 mars 1944 du Conseil National de la Résistance que des passages manifestent une préoccupation associative et éducative. Mesures appliquées : la démocratie la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ; la liberté d’association, de réunion et de manifestation; l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi. Plan social droit au travail / repos ; syndicalisme indépendant. Plan éducatif tous les enfants doivent accéder à l’instruction, à la culture, pour promouvoir une élite non de naissance mais de mérite.
Sous Vichy – Les Chantiers de la Jeunesse
Le but avoué : « reprendre en mains la jeunesse démoralisée par la défaite. » Le général de la PORTE du THEIL (à l’époque dans le scoutisme) animera pendant 3 ans ces chantiers. LAVAL lui transmet le 27/12/1943 une lettre de RIBBENTROP lui notifiant que la Wehrmacht ne peut tolérer sa présence à la tête des Chantiers. Il est incarcéré le 5/01/1944 à Munich. Il est remplacé par Émile BERMAN. Certains Jeunes partent en Allemagne avec leurs chefs, d’autres prennent le maquis.
Juin 1940 Naissance des  » Les Compagnons de France  » qui eurent maille à partir avec Vichy. Ce mouvement fut dissout en janvier 1944.
Juillet 1940 – Uriage :
Quelques dizaines de jeunes hommes vaincus mais forts de leur foi dans la vocation profonde de la France, se trouvaient démobilisés et rassemblés en juillet 40. Il fallait entreprendre le relèvement matériel, intellectuel et moral de la France. Ainsi commença fort modestement l’École des Cadres d’Uriage. DUNOYER de SEGONZAC, par un effort de sélection et de formation des jeunes fit revivre les traits permanents du visage français. Uriage se mit à la recherche d’une pédagogie de l’homme nouveau. Le 11 novembre 42 la zone libre cesse d’exister, l’École d’Uriage cessait d’exister par sa dissolution. Grossie des dissidents des Chantiers, et des Compagnons de France, elle allait continuer son action dans les maquis. Ils allaient trois par trois instruire les maquisards.
1941 – Les Ajiistes
Ils se réclamaient de Léo LAGRANGE : Mixité, laïcité hostiles à l’esprit racial, refusèrent d’exclure de leur mouvement les Israéliens, et les étrangers. Durant les années 43/44 ne pouvant concilier leur pacifisme avec la lutte contre le nazisme, la plupart furent des résistants et participèrent à la libération du territoire. Certains viendront à l’éducation populaire, riches de leur expérience de la jeunesse.
1942 à 1944
Dans le maquis du Vercors, de la Savoie, de la Chartreuse, de la Montagne Noire, une vaste action d’éducation populaire fut entreprise. Un des plus importants mouvements de recherche pédagogique et de formation d’animateurs d’éducation populaire est né :  » Peuple et Culture  » Les équipes volantes entraient en action. Trois par trois, transportant dans leur sac à dos des livres, des textes, marchandises aussi dangereuses que des explosifs pour l’occupant, les hommes vont de maquis en maquis de camp en camp pour accomplir leur devoir d’éducation populaire.
9 juin 1944 Dissolution des Chantiers

NAISSANCE DES M.J.C.
« Une communauté qui perd la mémoire perd son identité »
Juin 1944
Le Comité National de Libération d’Alger devient le Gouvernement provisoire de la République française.
18 août 45
L’universitaire Jean GUÉHENNO est chargé d’une direction de l’Éducation Populaire (date historique !) au Ministère de l’Éducation Nationale. Attribution : compléter et coordonner l’activité des oeuvres périscolaires, en promouvant dans la nation la pensée, la culture et la conscience. (Définition de l’Éducation Populaire).
25 août 44 – Paris est libéré.
4 oct. 1944
André PHILIP (membre à Alger du CNL) très proche du Général de Gaulle contacte à Lyon les éducateurs, et des mouvements pour créer la  » République des Jeunes  » De nombreux mouvements de jeunesse y adhèrent :
– Association Catholique de la Jeunesse Française – Le Conseil Protestant de la Jeunesse – Des communistes – Les Scouts de France – Les Éclaireurs de France – Organisations syndicales CGT – CGA – Mouvements de Résistance : Forces Unies de la Jeunesse Patriotique – Les Jeunesses Socialistes – Union de Ia Jeunesse Républicaine de France – Le Syndicat National des Instituteurs – Auberges de Jeunesse – La ligue de l’Enseignement (bien que réticente)
13 nov.1944
La nouvelle Direction des Mouvements de Jeunesse et d’Éducation Populaire déclare par Jean GUÉHENNO (Directeur des mouvements de jeunesse et d’Éducation Populaire) :  » Nous voudrions qu’après quelques années une maison d’École, au moins dans chaque ville ou village, soit devenue une  » Maison de la culture « , une  » Maison de la Jeune France « , un  » Foyer de la Nation « , de quelque nom qu’on désire la nommer, où les hommes ne cesseront plus d’aller, surs d’y trouver un cinéma, des spectacles, une bibliothèque, des journaux et des revues, des livres, de la joie et de la lumière. « Cette Maison serait en même temps une Maison des Jeunes. C’est pour eux qu’il faut d’abord, lancer vivement dans la vie pour qu’ils ne vieillissent pas et ne s’endorment pas trop tôt… Elle serait le point d’appui de nos grandes organisations de jeunes dont par ailleurs nous avons la charge. » (Cité par Benigno Caceres dans histoire de l’Éducation Populaire).
9 janv. 1945
Le Ministère de l’Éducation Nationale dissout toutes les associations locales, départementales, nationales déclarées depuis 1940 pour la gestion de Maisons de Jeunes. André PHILIP est confirmé dans son rôle de Président de la République des Jeunes, association située à Neuilly sur Seine – 57 avenue de Neuilly.
8 mai 1945
Une circulaire fixera en détail les attributions de la République des Jeunes et les limites de l’intervention de l’État.
Juillet 1945
Parution des cahiers  » La Maison des Jeunes « .
André LECUYER précise l’organisation des Maisons qui doivent avoir : – Un Conseil de Maison (Jeunes désignés ou élus) pour aider le directeur dans ses projets d’activités ; – Un Comité de gestion réunissant représentants des Collectivités Publiques locales, jeunes et personnalités désireuses d’aider les Jeunes à prendre conscience : – de leurs désirs, – de leurs besoins, – de leurs devoirs. Sept.1945 77 Maisons des Jeunes 49 ont un directeur, 14 sans, 14 en instance de fonctionnement. Se répartissant : en 35 Maisons masculines, 20 féminines, 22 mixtes. Un tiers des Maisons qui fonctionnaient avant la Libération se retrouve dans cette liste. Passé l’euphorie de la Libération, la République des Jeunes connaîtra de grandes difficultés, tout d’abord financières (réduction et versement avec retard des subventions) et ensuite les discussions internes (contestation de la Ligue de l’Enseignement et du Syndicat National des Instituteurs) La République des Jeunes n’a plus de raison d’être sinon à se transformer radicalement pour devenir un Institut de Jeunesse.
Janvier 1946
Albert LÉGER (nommé au poste de Délégué Général) réduit l’équipe et adapte le coût aux subventions de l’époque.
Entre 1946 et 1947
Il élabore les statuts type d’une Maison des Jeunes et de la Culture, d’une Fédération Départementale et d’une Fédération Nationale future FFMJC ainsi que le règlement intérieur de ces trois structures. Ces textes, qui après approbation ministérielle, seront adoptés par l’Assemblée Générale Constructive de la Fédération Française des Maisons des Jeunes et de la Culture à Saint-Cloud le 15 janvier l948. Deux vocables étaient en présence:  » Maisons des Jeunes et de la Culture  » ou  » Maison Pour Tous  » Maison Pour Tous aurait vidé le projet d’une grande partie de son sens. Alors pourquoi adjoindre le mot Culture ? Pour se démarquer des Maisons de Jeunes sous vichy. Car ces structures ne sont pas réservées qu’aux Jeunes mais aussi ouvertes à Tous.
15 Janv. 48
Lors de l’assemblée ci-dessus, André Philip s’adresse à M. NAEGELEN (Ministre de l’Éducation Nationale): « Pour faire état de cette démarche de Liberté, rejet du paternalisme, autoritarisme, étatisme au profit de la laïcité en faveur de la démocratie, recherche de la vérité dans l’esprit d’humilité qui est celui de la recherche scientifique. »
Sous la 4ème République
La quatrième République, empêtrée dans l’instabilité gouvernementale et la décolonisation, se soucie peu d’éducation populaire et de développement culturel. Au nombre de 118 en 1950, les MJC ne sont que 200 en 1958. Cette période de lente progression est marquée par un combat de tous les instants. C’est également une période de recherche, d’expérimentation et de maturation : pédagogie des conseils de maison, travail des directeurs, relations entre bénévoles et professionnels, la cogestion. Premières prises de positions civiques contre la guerre en Algérie où une 1/2 douzaine de Maisons est implantée. Un impressionnant développement se produit après le retour du Général de GAULLE aux commandes et la nomination de Maurice HERZOG (Haut Commissaire et puis Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports)

DÉVELOPPEMENT ET CRISES DE LA FFMJC

18 sept 1959
Interview de Maurice HERZOG au Monde qui donne le coup d’envoi de ce développement. Dans la semaine qui suit cette interview, la FFMJC enregistrera au lieu des 3 ou 4 habituellement, 60 demandes de création par mois. Au milieu des années 60 on construit deux MJC par semaine. – 262 M.J.C. en 1960 – 293 M.J.C. en 1961 – 350 M.J.C. en 1962 – 455 M.J.C. en 1963 – 505 M.J.C. en 1964 – 784 M.J.C. en 1966 – 1030 M.J.C. en 1967 – près de 1200 en 1968. De 1959 à 1968 le budget de la Jeunesse et des Sports a été multiplié par 14. Lucien TRICHAUD assure la présidence du FONJEP (Fonds de Coopération pour la Jeunesse et l’Éducation Populaire). Ce fonds finance les postes d’animateurs et de directeurs de M.J.C..
Juin 1965 XXe anniversaire de la création de la République des Jeunes.
La FFMJC rêve. Elle prévoit une MJC pour 6000 habitants en milieu urbain, soit 3500 maisons, et 9300 maisons rurales en moins de 10 ans. On commence à parler de développement impérialiste, de monopole, d’état dans l’état, de crise de croissance et de l’isolement de la FFMJC.
1966
François MISSOFFE remplace Maurice HERZOG au Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il s’en prend aux M.J.C. et lance son projet des « MILLE CLUBS ». L’attitude de F. MISSOFFE à l’égard des M.J.C. mobilise le personnel inquiet pour son avenir autour de la C.G.T.. La tension monte et la radicalisation du conflit conduit André PHILIP à démissionner de la FFMJC (31 mars 1968). Dans sa lettre de démission parue dans le Monde le 3 avril 1968, il stigmatise notamment un ministère qui « comme au temps de Vichy » considère la jeunesse « comme une classe séparée, confinée dans un ghetto » et il ajoute « j’ai tenté à deux reprises d’expliquer au Ministre de la Jeunesse les problèmes de l’éducation permanente. J’ai du constater que rien ne l’intéressait en dehors de sa publicité personnelle, ce qui ne me permet plus de le respecter. »
Mai juin 68
Les évènements de mai/juin 68 vont confirmer l’image des M.J.C. indépendantes de l’État et de tous les pouvoirs. Les M.J.C. restent souvent le seul lieu ouvert de discussion où l’on peut se réunir librement. (A la FFMJC on défend depuis longtemps le droit de vote des jeunes à 18 ans.) Le gouvernement constitué à la suite des élections législatives de juin 68 confie à J. COMITI le secrétariat chargé de la Jeunesse et des Sports. Le dialogue reprend mais ses exigences: – gestion de la Fédération par ses adhérents sans les représentants des directeurs, – emploi des directeurs par les associations locales (régionalisation des structures fédérales) – mission de fournir aux M.J.C. des prestations éducatives et culturelles. II s’agit de la cogestion et de programmer le démantèlement d’un corps de professionnels. En fin de compte J. COMITI menace, si ses directives ne sont pas mises en application, de supprimer totalement la subvention annuelle et de la répartir aux autres associations et fédérations. M. TRICHAUD démissionne et crée l’APREREG puis l’UNIREG (Union des Fédérations Régionales) C’est la première scission de la FFMJC.
1970 et 1973
L’assemblée générale réunie à Paris le 22 février 70 accepte, contrainte et forcée, les modifications statutaires ordonnées par COMITI : les fédérations régionales deviennent les employeurs des personnels éducatifs et ceux-ci ne siègent plus avec voix délibérative dans les conseils d’administration. La FFMJC et le syndicat CGT conviennent de dispositions qui redonnent du poids à l’échelon national : La FFMJC a le rôle de Collège d’employeur et négocie et signe avec le FONJEP une convention nationale avec le personnel (1972). La FFMJC résiste à la différence de l’UNIREG. Une motion est votée au congrès de Thonon en 1973 en faveur du retour a Ia cogestion avec le personnel. L’assemblée générale de Marly le Roi (juin 1974) rétablit le personnel dans sa voix délibérative. Entre-temps COMITl a été remplacé par M. MAZAUD plus à l’écoute de la FFMJC. La FFMJC s’engage dans une réflexion et une  » re-formulation  » de son projet.
1974 et 1975
Échange, réflexion, revendication montrent une FFMJC en mouvement à la différence de l’UNIREG qui a choisi conciliation et humanisme prudent. Pendant ce temps les M.J.C. évoluent : – développement des activités de loisirs culturels et éducatifs danse (sous toutes ses formes) – diffusion d’une culture des différentes musiques (folk, Pop, rock, jazz, chanson française régionaliste, engagée et souvent contestataire) – le théâtre (création collective) – accueil et soutien des mouvements sociaux d’après 68 (mouvements antiraciste, féministe, antinucléaire, régionaliste, de libération des ondes). On s’éloigne des maisons des jeunes de l’après guerre. Aux États Généraux de METZ 1975, Jean LAURAIN prend acte que les M.J.C. veulent aussi être des Maisons Pour Tous,
HELP 1976
Le corps professionnel, notamment celui des directeurs, joue un rôle dans cette attitude revendicative face au désengagement financier et du manque d’intérêt de l’état pour les M.J.C.. L’action HELP (manif de 10 000 personnes à Paris le 16 octobre 1976) conduit le nouveau président R. LENOIR à rechercher des moyens financiers permettant de procurer des postes à 30 directeurs. La FFMJC continue de se développer, elle retrouvera en 1981 son potentiel d’avant 1969 (soit 1000 M.J.C. et 550 directeurs) De son coté l’UNIREG compte un peu moins de 400 associations affiliées.
Après 1981 L’espérance déçue
Le changement de majorité politique va changer les rapports entre la FFMJC, les M.J.C. et l’État. M. André HENRY, (ministre du temps libre) annonce des dispositions (Reims 1982) : – démocratisation des loisirs – aménagement du temps libre – réhabilitation de l’éducation populaire (inscrite dans le projet de nouvelle citoyenneté, annoncé par MAUROIS) – une loi sur la vie associative. Les contacts réguliers avec les services ministériels aboutissent en 1983 à la signature d’une convention entre l’État et les M.J.C. qui reconnaît, dans le cadre de financements pluriannuels, la vocation d’intérêt général des activités exercées par l’ensemble des associations fédérées par la FFMJC.
La mise en place d’une politique de rigueur budgétaire entraîne un recul de 11 % des crédits pour l’éducation populaire. Ces mesures sont considérées, à l’AG d’Angoulême en 1985, comme une mise à l’écart des M.J.C. et de leur Fédération.
La décentralisation sans transfert de moyens, laisse les M.J.C. seules face aux pressions d’une commande locale qui s’exprime de plus en plus en termes de développement et de management partenarial.
De l’A.G. de 1987 à l’AG de 1991
La première cohabitation qui voit arriver M. BERGELIN en charge de la Jeunesse et des Sports n’arrange pas une situation économique catastrophique. Le Président Patrick KRESSMAN (successeur de F. GEOFFROY) préconise des licenciements et une restructuration de la gestion fédérale du personnel qui conduira à une régionalisation de la paye et à la création d’un syndicat d’employeurs contrôlant les fonds recueillis. A l’A.G. du Mans, le Président désavoué démissionne. Une commission organisée autour de R. LEGRAND met au point 21 propositions dont le maintien de la gestion nationale du personnel dans le cadre des structures co-gestionnaires et les licenciements suspendus. A l’A.G. de Nov.1989 certaines fédérations régionales se regroupent dans une nouvelle structure AREGES pour la gestion sociale du champ socioculturel. L’A.G. de 1991 ne résout rien, la deuxième scission de la FFMJC est engagée.
De l’A.G. de 1994 à l’université d’été de 1997
A l’A.G. de 1994 la FFMJC cherche à rassembler toutes les M.J.C. précédemment affiliées, mais les fédérations d’Île-de-France, Grenoble, Lyon, Bretagne, Champagne-Ardenne et Picardie ont rejoint l’UNIREG dans une structure nouvelle : La Confédération des M.J.C. de France. La commémoration du 50ème anniversaire de la République des Jeunes à l’Assemblée Nationale avec Maurice HERZOG, Paul JANSEN, Jean LAURAIN, Georges BILBILLE marque une volonté de re-fondation de la FFMJC autour d’un projet national que Régis GAUTIER doit réécrire.
II définit trois finalités – le développement du lien social et de solidarité – la qualification des personnes – l’animation d’espaces publics de démocratie et de citoyenneté républicaine, d’expression du conflit, d’invention du politique et d’institution de l’individu dans sa capacité, en privé et en public, de pouvoir analyser, comprendre, délibérer et décider. La FFMJC prend ses distances avec l’animation socioculturelle dans laquelle on a trop enfermé les M.J.C. L’éducation populaire, repensée d’une manière critique est remise en avant. Des procédures de travail sont publiées dans les  » Lettres de la FFMJC  » qui débouchent sur  » l’Université d’été  » à Avignon en juillet 1997.


Dans un monde en plein bouleversement, les Maisons des Jeunes et de la Culture, associant bénévoles et professionnels, ont plus que jamais une utilité, une fonction et un avenir.


Pour donner la pleine mesure de leurs capacités, elles doivent surmonter les divisions, débattre librement d’un projet commun, restructurer un espace public à la dimension d’enjeux qui sont désormais planétaires.


 

 

 

Documents de référence
FFMJC – 50 ans d’histoire – Pour sortir du XXe siècle – Jean-Claude LAMBERT avec la contribution de Jean LAURAIN (ancien Ministre) vice-Président de la FFMJC, Henri BLANC (ancien Délégué Général), Christian MAUREL (Délégué Fédéral), la  » M.J.C. 4 Bornes Metz ». – République des Jeunes – Esprit n°11 par Jean Rous. – L’Éducation Populaire, La Résistance et les MJC par Jean LAURAIN. – La Naissance des MJC et de leur Fédération de Pierre AZUELOS. – André Philip Engagement et Participation 1933 – 1940 par Jean-Éric CAlLLON. – Projet Fédératif d’Éducation Populaire des MJC par la FFMJC Les Maisons des Jeunes et de la Culture en France depuis la Libération – Genèse et Enjeux thèse de Christian MAUREL.

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